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Quentin, une vie à gauche !
5 mars 2006

Les étudiants débattent des modes d'action anti-CPE

Si l'opposition au contrat première embauche (CPE) reste vive, le blocage des campus est de plus en plus contesté. Treize universités étaient en grève, jeudi 2 mars, selon les décomptes établis par le syndicat étudiant UNEF. Parmi elles, sept faisaient l'objet de blocages totaux ou partiels, à Nantes, Tours, La Rochelle, Poitiers, Lille-III ainsi qu'à Censier et Tolbiac, à Paris.

A Bordeaux-III, le blocus, entamé lundi 27 février, a été levé à l'issue d'une assemblée générale (AG), mercredi 1er mars. Le président de l'université a annoncé qu'aucun examen ne sera organisé le 7 mars, date de la journée nationale de mobilisation contre le CPE, de façon à ce que ceux qui le souhaitent puissent manifester.

Même chose à Jussieu (Paris-VI et VII) : à l'entrée de l'université, jeudi, un petit groupe d'étudiantes non syndiquées distribuaient des tracts pour la manifestation du 7 mars. "Le blocage, nous l'avons fait pour sensibiliser les gens, expliquait l'une d'elles. Pour qu'ils puissent aller en AG sans être pénalisés." "C'est dur de bloquer les accès, expliquait une autre. On a été beaucoup bousculés." Sur le campus, de nombreux étudiants se disaient opposés au CPE et prêts à manifester, sans pour autant vouloir rater les cours durablement.

A Nanterre (Paris-X), les barrages qui bloquaient l'accès à huit bâtiments ont été levés, jeudi, là encore à la suite d'un vote en AG. "Il faut mobiliser pour bloquer et pas l'inverse, sinon c'est contre-productif", estimait Louis Warnier, étudiant en licence de géographie. Malgré la fin du blocage, les militants anti-CPE continuaient à s'organiser en vue de la manifestation du 7 mars. Dès vendredi, des barrages filtrants devaient être mis en place, "pour informer et sensibiliser tout le monde", expliquait Héloïse Mary, membre du comité de mobilisation. "Il y a deux semaines, on était 150 en AG, ce matin, plus de mille. Cela fait dix ans qu'on n'avait pas vu ça ici", assurait-elle.

L'université de Tolbiac (Paris-I) restait toujours bloquée, jeudi en fin de journée. Lors de l'AG organisée la veille, l'amphithéâtre débordait jusque dans la rue. Des étudiants de tous bords étaient venus discuter des suites à donner à la mobilisation. Pendant plusieurs heures, ils se sont relayés à la tribune pour faire entendre leurs revendications. "Il faut bloquer complètement la fac jusqu'au 7 mars, sinon ça ne sert à rien", a lancé une jeune fille au micro. Le blocage a finalement été voté jusqu'à la prochaine assemblée, prévue vendredi matin, ce malgré l'opposition de plusieurs dizaines d'étudiants. "C'est désolant d'annuler tous les cours de cette façon. Si on n'a pas notre diplôme, CPE ou pas, on n'aura pas de travail", s'insurgeait l'un d'eux. "Le blocage est un moyen de mobiliser plus largement, même si, sur le long terme, le risque est que certains ne se déplacent plus. Rien ne devrait changer avant le 7 mars", assurait Jean-Baptiste Prévost, responsable de l'UNEF Paris-I. Pour le président de l'université, Pierre-Yves Hénin, une "consultation formelle" pourrait être envisagée si, après cette date, le blocage était maintenu.

A Lille-III, la seconde semaine de blocage est entamée. "Avis aux profs, aux agreg'et aux Capes : pour accéder aux locaux, "barrage filtrant"" : épinglé sur une table renversée, à l'entrée du campus, le message manuscrit est clair. La grève-occupation, avec blocage des amphis et des salles de cours, est reconduite chaque matin depuis le 22 février en AG. En une semaine, les rangs des grévistes ont atteint 700 personnes. "La plupart des étudiants sont contre le CPE et pour la mobilisation, affirme une étudiante en lettres, membre du syndicat SUD-Etudiants. Mais le blocage fait débat. Alors nous invitons les récalcitrants à participer à l'AG. Chaque matin, une heure est consacrée à cette question."

Même le président de l'université, Jean-Claude Dupas, se dit "en sympathie avec les grévistes". Le personnel administratif et les enseignants sont nombreux à lancer des mots d'encouragement. L'échéance des examens n'inquiète visiblement pas. Pour un étudiant, "si la grève ne s'éternise pas, les rattrapages seront toujours possibles".

A Poitiers, près de 3 500 étudiants ont participé, jeudi, au vote sur la poursuite du blocus de l'université jusqu'au 7 mars. Les partisans de la poursuite du mouvement l'ont emporté d'une courte majorité (1 766 voix pour, 1 635 contre). D'abord mobilisés contre la réduction du nombre de postes ouverts aux concours de l'éducation nationale puis contre le CPE, les étudiants grévistes ont engagé le blocus du campus à la mi-février. Des tensions entre grévistes et non-grévistes sont apparues en février, notamment à l'UFR de droit et de sciences économiques.

Deux plaintes ont été déposées, jeudi : un agent technique a été bousculé et un extincteur lancé en direction d'une assistante de vie scolaire lorsque des grévistes ont pénétré dans un lycée de Poitiers pour tenter de convaincre les élèves de se joindre à leur mouvement. Lors de l'assemblée générale de jeudi, les grévistes ont "fermement condamné les violences (...) provoquées par des individus qui n'étaient pas au sein du mouvement étudiant et lycéen".

Emmanuel Fansten, Martine Laronche avec Philippe Allienne à Lille et Alain Defaye à Poitiers

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Commentaires
M
Salut !<br /> Je suis étudiant sur Paris, aurais-tu des renseignements sur la manif du 16 mars par hasard ? Si oui, merci de m'en informer :-)
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