Etudiants et lycéens appelés à la mobilisation
Les syndicats sont apparus divisés ce week-end. La coordination étudiante appelle à la poursuite du mouvement contre la loi LRU. De son côté, l'Unef rencontre Valérie Pécresse à 16h15.
Mardi
27 novembre, étudiants et lycéens sont appelés par la coordination
étudiante, les enseignants du Snesup-FSU et les syndicats lycéens UNL
et Fidl à une nouvelle journée d'actions avec AG, blocages ou
manifestations.
Des jeunes devraient manifester notamment à Paris, Toulouse, Lille,
Bordeaux, Arras, Saint-Etienne, Marseille, Aix, Lyon, Grenoble et
Rennes. De son côté, l'Unef rencontre à 16h15, la ministre de
l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse. Cette dernière a lancé son
invitation dimanche soir, voyant dans "la position de l'Unef de ne pas
joindre sa voix à celle de la coordination étudiante nationale, réunie
ce week-end à Lille, "un signe qui va dans le sens de l'apaisement".
Des syndicats divisés
Elle recevra aussi les quatre autres organisations étudiantes
représentatives (Fage, Uni, Cé, PDE), bien que peu ou pas impliquées
dans le mouvement. Le mouvement étudiant contre la loi Pécresse est
sorti divisé du week-end.
La coordination nationale étudiante réclame toujours l'abrogation de la
loi Pécresse et la poursuite de la mobilisation tandis que l'Unef,
critiquée notamment pour sa démarche de négociations avec le
gouvernement, s'en est démarquée: une grosse partie de ses délégués ont
ainsi quitté l'assemblée générale de la coordination samedi, invoquant
des "tensions".
L'Unef privilégie désormais la revendication de moyens financiers plus importants pour l'université.
Sur le terrain lundi, 34 sites universitaires étaient perturbés à des
degrés divers, dont 29 bloqués pour tout ou partie. Les lycéens ont
poursuivi leur engagement dans le mouvement, avec quelques centaines de
manifestants entre autres à Béthune, Bruay-la-Buissière, Lillers
(Pas-de-Calais) ou Rodez et des blocages de lycées à Paris, dans le
Calvados, à Nantes, à Perpignan, ou encore dans les Pyrénées
orientales.
L'UNL a par ailleurs renouvelé lundi sa demande que la ministre de
l'Enseignement supérieur associe les lycéens aux discussions en cours.
Vers la signature d'un protocole-cadre
Lundi, le Premier ministre, François Fillon, avait annoncé la
signature, "dans le courant de la semaine", d'un protocole-cadre avec
les présidents d'université (CPU).
Celui-ci doit permettre de "solenniser" la promesse électorale de
Nicolas Sarkozy "d'apporter un milliard d'euros supplémentaire à
l'université tous les ans pendant cinq ans, c'est-à-dire d'augmenter le
budget (...) de 50% en cinq ans".
Cet accord est une première réponse aux étudiants grévistes, car il
formalise ce que ceux-ci ne considéraient que comme une promesse,
certes maintes fois répétée depuis l'arrivée au pouvoir de Nicolas
Sarkozy, de faire passer le budget des universités de 10 à 15 milliards
d'euros d'ici 2012. Pour Michel Lussault, le porte-parole de la CPU,
qui a accepté de signer cet accord, cette annonce est "de nature à
calmer les inquiétudes des étudiants". Il n'a pas pour autant préjugé
de son impact sur le mouvement en cours.
De son côté, le président de l'Unef, Bruno Julliard, a dit qu'il ne
commenterait cette annonce qu'à l'issue de sa rencontre mardi avec
Valérie Pécresse.
Il a affirmé attendre "des réponses qui permettent une sortie de crise,
répondent aux attentes des étudiants en matière de réussite en licence
et d'aides sociales et aux craintes qui se sont exprimées sur
l'application de la loi"