Banlieue : "le compte n'y est pas" selon Huchon
Le socialiste rappelle que la région Ile-de-France prévoit déjà 940 millions d'euros au profit des quartiers en 2008, alors que le plan Amara ne prévoit qu'une dépense de 500 millions pour l'Etat.
Le président de la région Ile de France, Jean-Paul Huchon (Reuters)
Le président socialiste du conseil
régional d'Ile-de-France Jean-Paul Huchon indique, dans un courrier
rendu public le vendredi 25 janvier à la secrétaire d'Etat Fadela Amara
que "le compte n'y est pas" dans son plan "Espoir Banlieue". Ce plan
prévoit 500 millions d'euros venant de l'Etat et 500 millions d'autres
collectivités.
Jean-Paul Huchon constate que "le milliard d'euros annoncé s'est
transformé en 500 millions 'Etat' et 500 millions 'autres
collectivités'".
Jean-Paul Huchon rappelle que "la région Ile de France dépensera à elle
seule 940 millions d'euros au profit des quartiers populaires en 2008,
soit près de 25% de son budget".
Pour lui, "demander aux collectivités locales d'apporter 500 millions
d'euros contredit le principe élémentaire de l'autonomie des
collectivités territoriales".
"Lorsqu'on finance à parité, on décide à parité", écrit-il, espérant
par ailleurs que les 500 millions de l'Etat constituent bien "des
moyens supplémentaires".
Communes sans moyens
L'élu PS affirme par ailleurs que "l'échelle communale, surtout en
région Ile-de-France, n'est pas le niveau le plus pertinent pour penser
la mobilité professionnelle, sociale et culturelle". "Pour désenclaver
un quartier, il faut des moyens qu'une commune n'a pas".
Il se dit prêt à étudier la faisabilité d'un couplage des emplois
tremplins mis en place par la région en 2004 pour remplacer les
emplois-jeunes, avec les dispositifs que le gouvernement pourrait
déployer.
"Si l'Etat revient, la Région est prête à coordonner son action et ses moyens avec les vôtres", déclare-t-il.
Il veut "croire que le retour du Président de la République en banlieue
est le signe annonciateur du retour de tous les services publics dans
les quartiers".
Jean-Paul Huchon espère également "que l'engagement pris par le
ministre du développement durable, Jean-Louis Borloo, de financer le
désenclavement des quartiers populaires concernera également
l'Ile-de-France. Notre territoire était dramatiquement absent des
annonces du Grenelle de l'environnement en novembre dernier".