La BNP Paribas "réfléchit" à une offre de rachat de la Société Générale
"On réfléchit (à déposer une offre) simplement parce que toute l'Europe réfléchit", affirme un porte-parole de la banque française dont le président du conseil d'administration, Michel Pébereau aurait "récemment" été reçu à l'Elysée.
Un porte-parole de la BNP
Paribas a annoncé, jeudi 31 janvier, que la banque française
"réfléchissait" à une offre d'achat sur la Société Générale, ajoutant
que "toute l'Europe" y "réfléchit" aussi.
Interrogée pour savoir si la première banque française travaillait à un
projet de rachat de la Société Générale, une porte-parole a répondu:
"On réfléchit simplement parce que toute l'Europe réfléchit".
D'après Les Echos, citant une "source proche", la banque s'est entourée de conseils, et travaillerait activement au projet.
Le président du conseil d'administration de BNP Paribas Michel Pébereau
aurait été reçu "récemment" par Claude Guéant et François Pérol,
respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint de
l'Elysée.
La porte-parole de BNP Paribas a démenti que la rencontre ait porté sur ce sujet.
"La seule rencontre entre M. Pébereau et l'entourage du président de la
République est un rendez-vous prévu de longue date qui concernait sa
mission relative à la 'revue générale des politiques publiques' et qui
n'a donc rien à voir avec la Société Générale", a-t-elle affirmé.
Bouton confirmé
Invité du 20h de France 2 mercredi, Daniel Bouton, P-DG de la Société
générale confirmé par son conseil d'administration, avait assuré que la
banque avait les moyens de rester indépendante.
A la question de savoir si la banque pouvait rester indépendante il a
répondu au journal de France 2: "Le fait qu'elle le puisse, il n'y a
rigoureusement aucun problème puisque les capitaux sont là, puisqu'il
n'y a jamais eu de problème véritable."
"Nous subissons cette perte gigantesque et l'entreprise est tellement
forte que nous sommes restés bénéficiaires, a-t-il ajouté. "Nous allons
contrôler mieux la partie qui était en train d'aller un peu trop vite."
Mercredi, le conseil d'administration de la Société générale a confirmé
à l'unanimité Daniel Bouton et son numéro deux, Philippe Citerne, dans
leurs fonctions.
"Le conseil d'administration me demande de rester à la barre du bateau
dans la tempête dans laquelle nous sommes", a-t-il déclaré, avant de
souligner qu'il était "normal" de présenter sa démission.
"Je suis un homme de devoir, je ne vais pas sauter par dessus bord
quand le conseil d'administration me demande de rester pour continuer à
faire mon devoir", a-t-il ajouté.
Pas de commentaire aux propos de Sarkozy
Interrogé sur les récents propos de Nicolas Sarkozy évoquant ses
responsabilités, interprétés comme un appel à sa démission, Daniel
Bouton a répondu:
"Je n'ai pas à commenter les déclarations du président de la République. Dans une démocratie, ce n'est pas à moi de le faire".
Le conseil d'administration a également décidé mercredi d'encadrer
Daniel Bouton et Philippe Citerne par un comité spécial chargé de
superviser la gestion de la crise provoquée par une perte de trading
record de 4,9 milliards d'euros dévoilée la semaine passée.
"Ce n'est pas moi qui doit présider le conseil d'administration sur ce
point-là. Il faut que ce soit fait de manière indépendante", a-t-il
remarqué.
"Nos procédures de contrôle ont déjà été reformées"
Il a appuyé les propos tenus par le gouverneur de la Banque de France,
Christian Noyer, lors d'une audition devant la Commission des Finances
du Sénat mercredi. "Nos procédures de contrôle ont déjà été réformées
lundi matin", a-t-il dit.
Daniel Bouton a balayé d'un revers de la main les déclarations prêtées
à Jérôme Kerviel selon lesquelles ses supérieurs ne pouvaient pas ne
pas être au courant.
"Quel crédit accorder - si j'ose dire - à quelqu'un qui réussit à
dissimuler de la sorte ?" a-t-il dit, précisant qu'il n'avait pas
cherché à rencontrer le trader. "C'est normal qu'il raconte cela, il a
à se défendre".
"Notre métier à nous n'est pas de spéculer sur des positions aussi
grosses", a-t-il souligné. "Quel que soit le résultat de ses
entreprises dissimulées, sa seule dissimulation faisait qu'il ne
pouvait pas compter parmi les 130.000 collaborateurs de la Société
générale".
"Notre métier est de diviser nos risques, de les prendre par petite
taille et de ne jamais s'exposer à une spéculation de ce type-là",
a-t-il ajouté. "Pourquoi est-ce qu'il a cru lui être dans un autre
monde, un monde de la grande finance spéculative ? Ce n'est pas la
Société générale". (Reuters)