« Je demande à être jugé sur mon enseignement ».
Ex-dirigeant d’un groupe universitaire d’extrême droite, reçu récemment major à l’agrégation d’histoire du droit, Benoît Fleury a choisi
Poitiers pour enseigner à la rentrée 2008, suscitant une levée de boucliers dans le monde étudiant.
L’annonce de votre arrivée à Poitiers a suscité bien des réactions. Que
dites-vous à ceux qui mettent en avant votre passé, incompatible à leur
yeux avec l’enseignement du droit ?
« Le passé reste le passé j’ai pris officiellement position sur le
sujet. Après, il y a des règles qui s’appliquent à tous. Je rappelle
que je suis enseignent depuis six ans. La teneur de mon enseignement
n’a jamais suscité la moindre difficulté. En 2000, j’ai obtenu un DEA
mention très bien ensuite une thèse. J’ai d’abord été tuteur à Paris V,
puis attaché temporaire d’enseignement et de recherche à Tours, à
Rouen, puis maître de conférence. J’ai soutenu ma thèse à Paris II en
2006, j’ai demandé un poste de maître de conférence et j’ai été pris à
Montpellier pour l’année 2007-2008.
Allez-vous venir à Poitiers pour vous expliquer avec les instances dirigeantes de l’université ?
« J’ai eu plusieurs fois au téléphone le président de l’université et
le doyen de la Faculté de droit et leur ai fait part de mon souhait de
venir m’expliquer. Naturellement, nous envisageons très prochainement
de nous retrouver et pourquoi pas aussi avec les représentants
étudiants s’ils le souhaitent, y compris les représentants des
personnels IATOSS. Pour m’expliquer et dialoguer. Aujourd’hui, dix ans
plus tard, il y a a quelqu’un d’autre.
Que répondez vous à ceux de l’ultra droite qui sur le net, se
réjouissent de votre brillante admission au concours de l’agrégation ?
« je ne m’en réjouis absolument pas et n’en tire aucun satisfaction. Si
jamais encore des liens avec ces personnes et ces groupes, vous vous
doutez bien que je demanderai que l’on ne fasse pas de publicité
autour. La communauté universitaire à eu une inquiétude légitime au
regard du portrait que l’on a pu dresser de moi, pas toujours exact.
Elle s’est exprimer au travers d’un vote (motion du CA). Je demande à
être jugé sur mon enseignement et non sur des faits vieux de dix ans.
On parle beaucoup du rayonnement de la Faculté. Elle rayonne par ses
publications scientifiques. Je publierai en tant que professeur à la
faculté de droit de Poitiers. Si je suis un mauvais chercheur,
attendons… Il ya dans cette ville une très belle section d’histoire du
droit avec à sa tête Jean-Marie Augustin un homme très solide. On peut
lui faire confiance pour que tout ce passe très bien. »
aujourd’hui, après toute cette agitation à votre sujet, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
« je suis vraiment à la disposition de tous afin de mettre un terme à
cette polémique. Vous savez, j’ai 31 ans, je viens d’être agrégé et
j’attends mon cinquième enfant. Je viens m’installer en famille et je
suis ravi de venir dans une faculté réputée.
Jean Michel Gouin.