La Sorbonne a été évacuée dans le calme
Les forces de l'ordre ont évacué sans heurt la centaine d'étudiants qui occupaient mardi soir le site universitaire.
Le
syndicat étudiant Sud Paris I indique mercredi 7 novembre dans un
communiqué que les CRS ont évacué vers 23 h, mardi soir, la centaine
d'étudiants qui occupaient le site universitaire de la Sorbonne,
à Paris. Au cours d'une assemblée générale mardi après-midi, les
étudiants s'étaient prononcés pour l’abrogation de la loi Pécresse sur
l'autonomie des Universités et avaient voté l'occupation du site. Après
l'intervention policière dans la soirée, les étudiants sont sortis sans
heurt par la porte principale.
Assemblées générales
Lundi et mardi, les assemblées générales des universités de Rouen (1.200 participants), Tours (1.100), Lille III (1.200) et Rennes II (800) ont voté le blocage des établissements, tandis qu'à Aix-Marseille I, 450 étudiants votaient la grève.
A Toulouse,
environ 150 étudiants ont bloqué mardi matin une des entrées des
bâtiments de la faculté du Mirail. Les grévistes ont érigé des
barricades de tables et de chaises à l'entrée de plusieurs
amphithéâtres de l'établissement afin d'empêcher le déroulement des
cours. 1.500 étudiants ont voté la poursuite du mouvement.
A Perpignan (Pyrénées-Orientales),
près de 200 étudiants ont voté mardi la grève dans la principale
faculté de la ville avant d'installer des barrages filtrants aux deux
principaux accès de cet établissement.
D'autres assemblées générales, notamment à Reims (200 étudiants), Amiens (500), Metz (50), Limoges (150) et Paris VIII
(500), ont voté des motions demandant l'abrogation de la loi du 11 août
sur l'autonomie des universités et des mesures sociales en faveur des
étudiants.
Mardi soir, le site de Tolbiac de Paris I restait fermé administrativement, après une brève occupation lundi par une soixantaine d'étudiants.
Des assemblées générales sont prévues mercredi et jeudi dans une
vingtaine d'autres d'universités, puis une dizaine d'autres la semaine
prochaine.
Les représentants des élus en AG tiendront une coordination nationale étudiante durant le week-end à Rennes II.
Autonomie
Lancé il y a quinze jours par un "collectif contre l'autonomie des
universités" (CCAU), composé en majorité d'organisations de jeunesse
d'extrême gauche, le mouvement de contestation se cristallise sur la
loi portant sur l'autonomie des universités.
Le collectif reproche au nouveau texte d'offrir aux universités "la
possibilité de faire appel à des fonds privés sans aucun contrôle",
ouvrant la voie aux "dérives" et aux "pressions" des entreprises, mais
aussi de "casser le statut de fonctionnaires" des
enseignants-chercheurs.
Le collectif s'oppose également aux fermetures administratives décidées
par certains présidents d'université et qui, selon lui, "empêche la
massification du mouvement".
"Pas atteignable"
De son côté, le syndicat étudiant Unef, qui se trouvait en pointe de la
contestation contre le Contrat première embauche (CPE), n'appelle pas à
l'abrogation de la loi sur l'autonomie des universités "car c'est un
objectif qui ne nous semble pas atteignable", selon son président Bruno
Julliard.
L'Unef appelle à la mobilisation sur des revendications budgétaires et
sociales, considérant que "le budget 2008 est en trompe l'oeil". Bruno
Julliard s'est déclaré "optimiste" sur l'amplification du mouvement.